Depuis plusieurs semaines, le dispositif MaPrimeRénov’, pilier des aides à la rénovation énergétique en France, fait la Une de l’actualité. Annoncé gelé jusqu’à la rentrée, puis partiellement rétabli sous la pression des professionnels du bâtiment, le sujet suscite confusion et inquiétude chez les particuliers. Que faut-il retenir de cette situation complexe ? On fait le point complet.
Au début du mois de juin, le gouvernement a surpris tout le monde en annonçant la suspension temporaire de MaPrimeRénov’. En cause ? Un afflux massif de demandes et un nombre inquiétant de fraudes détectées. Résultat : un guichet saturé et une enveloppe budgétaire consommée à vitesse grand V.
Face à cet emballement, l’annonce initiale prévoyait une suspension totale des dépôts de dossiers entre le 1er juillet et le 15 septembre 2025.
Cette décision a rapidement déclenché une levée de boucliers chez les artisans et professionnels du bâtiment. Pourquoi ?
Plusieurs fédérations, dont la CAPEB et la FFB, ont exprimé leur mécontentement et même menacé d’actions revendicatives.
Face à cette pression, le gouvernement a partiellement fait machine arrière. Depuis lundi, il est désormais confirmé que :
Les travaux dits « monogestes » resteront éligibles à MaPrimeRénov’ tout l’été.
Concrètement, ces dossiers pourront toujours être déposés :
En revanche, les rénovations d’ampleur, qui combinent plusieurs types de travaux, restent suspendues jusqu’à la rentrée.
Malgré le maintien des aides pour certains travaux dits « monogestes », la suspension partielle de MaPrimeRénov’ laisse de nombreux ménages face à de vraies difficultés financières.
Pour les rénovations globales, essentielles pour améliorer durablement la performance énergétique des logements, le reste à charge risque d’exploser, avec des hausses estimées entre 30 et 60 %. Concrètement, cela signifie que de nombreux particuliers devront reporter ou renoncer à leurs projets, faute de budget suffisant. Ces retards peuvent avoir un impact direct sur la valeur du bien : un mauvais diagnostic de performance énergétique (DPE) entraîne automatiquement une dévalorisation sur le marché immobilier.
Autre conséquence à prévoir : une saturation des plannings des artisans à la rentrée. Beaucoup d’entre eux anticipent un afflux massif de demandes dès la réouverture complète du dispositif, rallongeant encore les délais pour obtenir un devis ou démarrer les travaux.
Face à cette situation, il est crucial de connaître les autres aides disponibles :
Bon à savoir : L’éco-PTZ est cumulable avec les CEE.
Le maintien des monogestes cet été est une solution d’urgence, mais pas un plan durable. Le gouvernement prévoit déjà des ajustements pour 2026, avec notamment :
En attendant, mieux vaut anticiper ses projets de rénovation dès maintenant pour ne pas subir une nouvelle vague d’allongement des délais à la rentrée.
Communiqué de presse du gouvernement : Suspension de MaPrimeRénov’ : le Gouvernement précise les conditions et engage une concertation avec l’ensemble des acteurs – Dossier de presse
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