La taxe foncière devait connaître une revalorisation inédite en 2026 pour plus de 7 millions de logements. Après plusieurs jours de polémique, de contestation des élus locaux et d’inquiétude chez les propriétaires, le gouvernement a finalement décidé de suspendre la réforme. Retour sur ce qui était prévu, les raisons du blocage et ce qui pourrait arriver dans les prochains mois.
Le gouvernement avait annoncé une actualisation des bases servant au calcul de la taxe foncière, restées quasiment figées depuis les années 1970.
L’objectif affiché : intégrer automatiquement certains “éléments de confort” désormais considérés comme présents dans tous les logements modernes :
Cette mise à jour, prévue pour l’avis d’imposition 2026, aurait augmenté la valeur locative cadastrale, donc l’impôt final.
Impact estimé : +63 € en moyenne pour les logements concernés.
De nombreux propriétaires contestaient l’idée d’une hausse automatique, d’autant que les ménages sont déjà fortement sollicités fiscalement.
Plusieurs élus locaux ont également dénoncé :
Les associations de propriétaires craignaient de leur côté que la révision soit un moyen déguisé d’augmenter les recettes fiscales, sans réelle concertation.
Face à la grogne, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension immédiate de la mise à jour.
La réforme n’est pas abandonnée, mais reportée au printemps 2026.
Le gouvernement souhaite désormais :
Même suspendue, la réforme n’est pas enterrée.
Elle pourrait être réintroduite après les élections municipales, et appliquée :
Les représentants des propriétaires restent donc prudents : le risque d’une hausse différée demeure.
Pour mémoire, la réforme initiale devait générer environ « 460 millions d’euros de recettes ».
Pour les mandataires, comprendre l’évolution de la taxe foncière est essentiel car elle influence :
Une hausse même modérée peut impacter la capacité d’emprunt et les arbitrages des ménages.
Certains éléments de confort, lorsqu’ils seront réintégrés dans le futur calcul, pourraient augmenter la base taxable.
Dans certaines villes déjà fortement taxées, de nouveaux ajustements pourraient peser sur les investisseurs.
Les propriétaires s’inquiètent d’une fiscalité jugée de plus en plus lourde : comprendre les évolutions permet de mieux anticiper leurs questions.
Malgré la suspension de la réforme qui devait intégrer automatiquement les éléments de confort dans la valeur locative, les propriétaires ne seront pas totalement épargnés en 2026. La taxe foncière progressera tout de même l’an prochain, mais uniquement via la revalorisation nationale indexée sur l’inflation. Sur la base de l’indice harmonisé « publié par l’Insee, cette hausse mécanique serait d’environ +0,8 % », un rythme nettement plus modéré que les revalorisations exceptionnelles de ces dernières années.
À cela pourraient s’ajouter, selon les territoires, d’éventuels ajustements votés au niveau local, même si la proximité des élections municipales limite fortement la probabilité de décisions impopulaires. Pour les 32 millions de propriétaires concernés, 2026 restera donc une année de hausse contenue, loin du scénario initial qui prévoyait un recalcul massif touchant plus de 7 millions de logements.
Pour les professionnels de l’immobilier, il faudra rester attentifs : d’un côté une augmentation nationale faible mais certaine, de l’autre une réforme toujours en préparation qui pourrait revenir avec des modalités territoriales après les municipales. Le sujet de la taxe foncière continuera donc de faire partie des éléments de vigilance à intégrer dans le conseil aux acquéreurs comme aux investisseurs.
France Info – Taxe foncière : pourquoi, pour qui et de combien va-t-elle augmenter en 2026 ? – Taxe foncière : le gouvernement fait marche arrière – Pas de hausse de la taxe foncière en vue
Capital – Taxe foncière : malgré le recul du gouvernement, la hausse aura bien lieu en 2026
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